Le Cameroun comprend dix régions réparties en 58 départements. Pour participer à la journée culturelle, dix classes de l’école d’Emana ont tiré au sort la région qu’elles allaient respectivement représenter. Les classes sont celles de CM2, de 6^e, 5^e, 4^e, 3^e, les 1^e littéraire ou scientifique, les terminales littéraire ou scientifique.

Chaque classe propose le décor, les vêtements, le langage, les danses et les mets qui expriment le mieux les traditions de « sa » région. Les enfants n’ont pas besoin d’aller bien loin pour récolter les informations nécessaires à cette présentation car, originaires de nombreuses régions différentes, les familles citadines ont à cœur de préserver leur langue et leurs coutumes. Un bel héritage qu’elles transmettent naturellement à leurs enfants ! Ce jour de fête réjouit également les papas et les mamans qui apportent leur aide précieuse à la réalisation des tableaux traditionnels.

Très fiers, les élèves arborent de magnifiques costumes aussi variés que colorés.

Un jury composé de cinq invités notent l’accueil et la présentation des régions mais aussi la capacité des jeunes à s’exprimer en public.

En classe primaire (CM2)

Au collège et au lycée

La seconde journée est vraiment celle des jeunes. Ce sont eux qui organisent les activités, les adultes coordonnent.

Des discours, une démonstration de prévention routière, des saynètes, des sketches, la présentation de poèmes ou de danses , une pièce de théâtre, un défilé de mode et surtout l’élection tant attendue de la Miss et du Mister de l’année jalonnent cette journée festive.

Dans un pays où les accidents de la circulation sont nombreux et généralement graves voir mortels, les actions menées en faveur de la prévention routières sont primordiales. Tout au long de l’année, même durant les vacances scolaires (voir l’article Deo Vacances) , les activités en lien avec le sujet se multiplient. Les enseignants saisissent chaque occasion pour rappeler aux élèves la prudence.

Editée en 1960, la pièce de théâtre “Trois prétendants… un mari” est la première œuvre créée par Guillaume Oyônô Mbia, l’un des dramaturges camerounais les plus célèbres. Cette pièce a remporté un énorme succès partout où elle a été jouée et elle est encore très populaire de nos jours.

La scène se déroule dans un village du sud du Cameroun. L’héroïne, la collégienne Juliette, se révolte contre sa famille et le chef du village, refusant d’être donnée en mariage au prétendant qui offrira la plus forte dot. Se présentent tour à tour Ndi le paysan, Mbia le riche fonctionnaire et Tchetgen le commerçant. Mais pas question pour elle d’être vendue comme une chèvre : « Je suis un être humain, j’ai de la valeur ! ». Les discussions vont bon train sur l’éducation et le libre-arbitre des filles. Juliette désire imposer ses fiançailles avec Okô. Les deux jeunes gens jouent un bon tour aux villageois qui les mènera tous à un dénouement heureux.

Tout en humour, cette pièce présente avec délicatesse un aspect essentiel de l’évolution socio-culturelle africaine. Les acteurs du club théâtre ont récolté des applaudissements nourris pour leur talent et leur dynamisme.

L’évènement le plus animé de la journée est le défilé de mode suivi de l’élection de la Miss et du Mister 2022 du Complexe scolaire. Jeunes et adultes se passionnent pour ce concours. Des fans clubs se forment et chacun affirme joyeusement ses préférences.

Les candidats effectuent cinq passages en tenues différentes : en uniforme d’élève, en vêtements quotidiens de villageois, en costume traditionnel, en habits de ville et en tenue de soirée. Puis, ils présentent une allocution personnelle relative au thème de l’année, à savoir « Jeunesse et participation volontaire aux grands défis du Cameroun », en français, en anglais et dans un ou deux dialectes de leur choix. Ils sont jugés sur leur exposé, leur prestance et leur aisance à s’exprimer en public. Cet exercice est difficile, l’émotion est palpable au sein des candidats et de leurs fans.

Cette année encore, le spectacle offert a été magnifique, les concurrents se sont démenés avec courage et talent !

Les gagnants représentent l’école jusqu’à la prochaine rentrée scolaire. Ils ont la mission importante de servir d’exemple à suivre par les autres élèves au niveau de l’assiduité au travail, la discipline, la ponctualité, la propreté, l’entraide et la bienveillance vis-à-vis de leurs camarades.

Le lundi suivant, avant la reprise des classes et devant tous les élèves rassemblés dans la cours du Complexe scolaire d’Emana, le Père Emmanuel et le corps enseignant ont fait le bilan de cette belle fête. Ils ont félicité tous les participants en insistant sur le fait que personne n’a échoué aux différents concours. L’essentiel est de jouer et de gagner ainsi en expérience.

Cette jeune fille a beaucoup pleuré après les élections; elle a été complimentée devant tous pour son courage à s’être présentée face à des concurrentes plus âgées ainsi que pour la magnifique scène traditionnelle qu’elle a offerte.

Au cœur de la brousse, les moyens étant bien plus limités qu’en ville, la journée festive a été consacrée au sport. Les garçons et quelques filles ont disputé avec énergie plusieurs matchs de football.

La fête de la jeunesse se termine par des défilés d’élèves ayant lieu dans toutes les régions du pays. Chaque école y participe . Cette année, l’ombre de la pandémie a nécessité une organisation encore plus importante (nombre de représentants plus limité, espace imposé entre les groupes, etc.). La journée s’est malgré tout déroulée dans une joie collective.

Les enfants du Complexe Afrique Future de Ngodi Si se sont rendus à Dibang, sous-préfecture de cette région, qui regroupe 29 villages. Ils ont rejoint d’autres groupes scolaires afin de participer au défilé national.