La vie au village
La vie au village
En forêt, les habitations sont soit isolées et situées au bord des sentiers ou des rares pistes, soit regroupées en villages disséminés abritant quelques dizaines à quelques centaines d’âmes. Construites en torchis et recouvertes de toits en végétaux, les cases traditionnelles sont fragiles et peu durables. Elle sont progressivement remplacées par des constructions en briques ou en parpaings, les toits en tôle.
La population est paysanne et vit en autarcie de culture vivrière et de cueillette. Le petit élevage (de poules, de chèvres ou de porcs) est rare. Les hommes s’occupent des gros travaux: ils construisent et réparent les cases, grimpent le long des troncs pour cueillir certains fruits, abattent et coupent des arbres sur les futures zones agricoles. Les femmes font le reste: elles préparent les champs (défrichement, brûlis), les ensemencent, récoltent, pressent les fruits du palmier pour en récolter l’huile, préparent les bâtons de manioc, décortiquent les arachides, transportent à pieds leur surplus jusqu’au marché le plus proche (situé parfois à plusieurs heures de marche), coupent du petit bois. Elles s’occupent des enfants, font la cuisine, créent et cousent des vêtements, lave le linge à la rivière…
Les enfants de plus de 8 ans sont majoritairement scolarisés. Seuls ou en groupe, ils parcourent à pieds jusqu’à 20 km par jour pour se rendre à l’école la plus proche. Les plus jeunes restent au village. Dès l’âge de 5 ans, les enfants assurent la corvée d’eau. Plusieurs fois par jour, ils cherchent l’eau à la rivière – parfois éloignée de plus d’un km – et la transportent jusqu’à leur foyer.
Les enfants aident leur parents aux travaux des champs et à la vente des produits de la récolte (en transportant sur leur tête les denrées jusqu’au prochain marché). Les filles s’occupent en outre des cadets et aident leur mère en cuisine. Les garçons ramassent du bois.