A ESEKA: JOURNéE DE LA FEMME RURALE 🗺

A ESEKA: JOURNéE DE LA FEMME RURALE 🗺 1024 512 Sylvie Brunner

 A ESEKA: JOURNéE DE LA FEMME RURALE

A ESEKA: JOURNéE DE LA FEMME RURALE

Journée de la Femme 2024: Les femmes rurales parlent des difficultés

liées à leur autonomisation

 

“À l’occasion de la célébration de la JIF 2024, les femmes rurales des départements du Nyong-et-Kelle et de la Lekié se sont retrouvées à Eseka pour réfléchir sur des solutions en vue de leur autonomisation et pour booster leurs différentes productions. Certaines ont fait 23h de voyage compte tenu du mauvais état des routes rurales ici chez nous. Certaines en camion, d’autres dans des véhicules de fortune avec les risques qui vont avec et certaines par moto sur des distances allant jusqu’à 120 km sur des routes en très mauvais état. Elles ont été logées au centre d’accueil diocésain. Leur logement et leur ration ont été pris en charge par Afrique Future.

Sous l’encadrement de la SOFRAAF Solidarité Femmes Rurales Agissantes Afrique future, bras associatif de l’organisation humanitaire Afrique Future, elles ont exposé au fondateur, le Père Emmanuel, les problèmes qui entravent leur plein épanouissement. Venues des profondeurs lointaines du Cameroun, plus de 350 femmes ont demandé à Mgr Emmanuel Marie Mbock Mbock d’intercéder auprès des bienfaiteurs de cette ONG reconnue d’utilité publique afin de les aider à développer leurs activités.

Elles opèrent dans l’agroalimentaire, l’agriculture, l’élevage, la vannerie, le textile etc… Entre autres difficultés, ces femmes ont besoin de : machines, de semences, de moyens roulants, d’intrants pour l’agriculteur et l’élevage, d’encadrement technique etc.… afin de booster leurs productions qui jusqu’à présent restent insignifiantes. On appelle intrants, l’ensemble du « matériel » dont on a besoin pour une production. Dans le cas d’espèce, ce sont : engrais, de la semence, des poussins et des porcelets pour celles qui font l’élevage, les machines etc…

 

Mgr Emmanuel leur a promis de porter leurs doléances afin que des solutions soient trouvées. Il les a également félicitées et encouragées à continuer à travailler pour leur propre épanouissement. Il a partagé avec elles le rêve de voir les femmes de ces deux départements créer une banque qui financera désormais leurs projets.

Les femmes ont présenté à leur invité du jour les produits de leur travail quotidien. Il s’agit de détergents liquides, de savon, de beurre de cacao, de barres de chocolat, de biscuits de cacao, d’huile de citron, de menthol, d’oranger et de coco, de la farine et des biscuits de banane plantain, du jus de fruits, des liqueurs et du vin faits à base de citrons, des produits agricoles communs (ignames, macabo etc.) ainsi que des tissus brodés et des charançons d’élevage destinés à la consommation”.

Innocent Sodong, chef de département communication d’Afrique Future -Cameroun.

Innocent Sodong a interviewé Madame Eog Charlotte, Présidente de l’antenne de la SOFRAAF dans le village de Boumnyebel. Après avoir exercé en tant que secrétaire de direction, Madame Eog a pris sa retraire et est rentrée au village. Elle s’est alors lancée dans l’agriculture et la transformation des produits agricoles. Elle est désormais le porte-parole des autres qui pour la plupart ne sont pas allées à l’école. Elle les aide à mieux comprendre le bienfondé qu’il y a à créer des chaines de valeurs dans la production.

Qu’est-ce qu’une chaine de valeurs ? A partir d’un produit, on en crée d’autres pour commercialiser. Exemple au lieu de vendre le manioc en tubercule, on le transforme en tapioca, en farine, en biscuits, en amidon etc… A partir d’un seul produit, on en produit plusieurs autres.

Au micro, Madame Eog expose les difficultés que rencontrent les femmes rurales à tous les niveaux de leur activité. Elles demandent à AFRIQUE FUTURE de les accompagner davantage au niveau de la production (achats de matériel, d’outils et de semences), de la transformation et de la commercialisation des produits (mise en conformité, emballage, compétitivité). En brousse, la plupart des villages sont enclavés. Le problème du transport des denrées vers les lieux urbains reste majeur.