1e rapport semestriel sur le projet: AUTONOMISATION DES FEMMES ET DES JEUNES FILLES 🗺

1e rapport semestriel sur le projet: AUTONOMISATION DES FEMMES ET DES JEUNES FILLES 🗺 1024 768 Sylvie Brunner

1e rapport semestriel sur le projet:

AUTONOMISATION DES FEMMES ET DES JEUNES FILLES

1e rapport semestriel sur le projet:

AUTONOMISATION DES FEMMES ET DES JEUNES FILLES

Le projet financé majoritairement par le gouvernement canadien a débuté dès janvier 2025 lorsque les conditions météorologiques ont été les plus favorables aux déplacements en brousse. Une équipe composée de jeunes ingénieurs et de techniciens a été sélectionnée pour ses compétences et sa volonté enthousiaste à participer activement à la réalisation de ce beau projet. Nécessaires pour intervenir, échanger et informer au sein des communautés rurales, les qualités relationnelles ont été également prises en compte pour le choix de ces personnes. 

L’équipe comprend:

Un directeur du programme: César Patient ABANDA KOMBE, ingénieur agronome/DESS en analyse et évaluateur des projets

Un directeur des opérations sur terrain: Emmanuel MOMHA MBOCK, ingénieur en environnement

Une responsable des achats, de la logistique et des transports: Régine NGO MOUSSI, logisticienne

4 agents de développement communautaire:

  • Marie Madeleine BINJEMB, ingénieure de conception en industrie animal
  • Albert Junior GWETH, technicien supérieur d’élevage
  • Nikese MANDENG, technicienne supérieure d’agriculture
  • Alfred TCHECH MINYEM, ingénieur des travaux agricoles en production végétales

La suite de l’article est constituée d’extraits du 1e rapport semestriel rédigé par nos jeunes intervenants. Il concerne la période s’étendant du 19.09.24 au 31.03.25.

Les difficultés environnementales rencontrées pour le déplacement des équipes 

La mise en œuvre et le déploiement du projet d’autonomisation des femmes dans le Nyong et-Kéllé s’est heurté à un réseau routier dans un état de délabrement avancé et fortement enclavé. Le département du Nyong-et-Kellé possède un linéaire routier de 2 920 km dont 197 km seulement de routes bitumées (en mauvais état) pour une superficie globale de 6 362 km2. Une situation qui rend les déplacements plus rudes et plus longs, ce qui induit une grande perte de temps lors des déplacements, plus encore cette situation engendre des coûts assez élevés en termes de carburant et d’entretien du véhicule, les risques d’accidents n’étant pas en reste.

Sur le plan environnemental, la saison des pluies qui débute en mars-avril vient avec des situations météorologiques extrêmes telles que les rafales de vent qui emportent tout sur leurs passages et des eaux de ruissellement qui accélèrent par le phénomène de l’érosion, le délabrement des routes et des ponts. Les casses et chutes de grands arbres qui parfois obstruent la route et concourent à la perte d’un temps précieux qui pourrait être capitalisé autrement par les parties prenantes.

Par ailleurs, ces mêmes vents décoiffent quelques fois les toitures des habitations (le plus souvent précaires) dans la zone, et pourraient aussi bien, constituer un risque pour la sécurisation des fermes (construction) qui hébergent les activités d’élevage pour le Projet d’autonomisation des femmes. Une action plus poussée est donc requise afin d’aboutir à la sécurisation des biens d’investissement du projet dans la zone.

Visite du site pour validation SOFRAAF BILAGAL 1 afin de repérer  de nouvelles zones forestières à exploiter durable et responsable

Extraits du rapport: évaluation des actions auprès des communautés rurales

Besoins techniques évalués par localité auprès des femmes et des filles pour la production, la transformation et la commercialisation

Les besoins techniques ont été évalués pour la production, la transformation et la commercialisation pour 22 groupes de la SOFRAAF à date. Ceci a abouti à la mise à disposition des facteurs de productions. Plus de 13 de ces groupes sont en phase de planting (plantation).

Identification des secteurs et activités de production choisies par les femmes ou groupements et qui seront sélectionnées en priorité pour appui technique et de formation (étude de faisabilité)

 Basé sur l’entretien, les échanges et la visite dans les sites de production des groupes SOFRAAF, le travail de l’équipe projet a été principalement de procéder à une étude des créneaux porteurs dans la zone et ensuite d’apprécier la faisabilité des projets dans les zones de mise en œuvre

Étude d’impact environnemental des activités et mesures de prévention et mitigation des possibles impacts négatifs.

Dans un premier temps, les bénéficiaires ont été sensibilisés sur les aspects de déboisement (déforestation et abattage), les groupes ont été entretenus sur les techniques de productions éco-responsable tel que l’agroforesterie pratiquée déjà par certains dans la zone. Des formations sur la gestion des déchets, l’utilisation des bio-intrants et les pratiques de productions durables ont été identifiés et sont intégrés dans les plans de formation prévus pour chaque localité.

Femmes des groupes “Main dans la main”, “Pablango” et “AVEMA dans le village Mayos”, remise de matériel de production

Formations pratiques livrées auprès des femmes et des filles sur les techniques de production de qualité et de commercialisation, sur la base des besoins identifiés et priorisés

Il est question ici de développer un Plan Individuel d’Accompagnement (PIA) regroupant le panel de formation pour chaque groupe de la SOFRAAF.

Concomitamment avec ce qui précède, des séances de renforcement de capacités pour les groupes de femmes sur le renseignement des cahiers de gestion et de réunions (registres), les techniques de production éco-responsable sont en cours à chaque visite dans les groupes. L’activité de conception du plan de formation est en bonne voie et fera l’objet d’une prochaine application après validation

Recrutement et préparation des formateurs-trices (calendrier, assignation par secteur d’activités identification, planification logistique et communication)

L’équipe projet a commencé par définir les formations transversales (qui seront dispensé à tous les groupes SOFRAAF), et enfin, fort des visites de terrains, des formations spécifiques sont définies.

 Les formations spécifiques s’appuieront sur les objectifs de production et de productivité selon les normes mis en avant par le projet d’autonomisation. Les formations porteront alors sur les techniques de production durable, la transformation, les techniques de commercialisation et l’organisation. Tous ceci dans l’optique de l’atteinte de l’objectif principale d’autonomisation des femmes. Ces formations feront appels en partie aux prestataires qui pourront apporter de leurs expertises aux bénéfices des bénéficiaires du projet.

Collectes de données et échanges d’informations sur les besoins des groupes de femmes

Appui matériel fourni pour les actions communautaires de production et de développement des marchés, sur la base des choix faits par les groupements de femmes

Notons que la jeune équipe dynamique de 5 agents et agentes terrain recrutée par Afrique Future Cameroun est entrée en contact avec les bénéficiaires et a créé un cercle solide de concertations et d’échanges. Pendant cette phase, l’équipe a également procédé à la collecte de certaines informations relative à la réalisation des projets de groupes. Entre l’étude technique de faisabilité du projet, les besoins des groupes ont également été collectés.

C’est fort de ces besoins que l’acquisition du matériel a été faite. À la livraison du matériel, les groupes déchargent après vérification de la qualité et de la quantité du matériel apporté et l’enregistre. Le bénéficiaire est donc entièrement partie prenante durant toute la chaîne d’implémentation.

Achats et installation de matériel et petits équipements (outils agricoles, engrais, semences, produits phytosanitaires écologiques, bassins, petites unités solaires, intrants pour petit élevage) et achat de service pour débroussaillage des surfaces

En date du 31 mars, 22 groupes, avec des projets d’agriculture, ont reçu le petit équipement agricole (machettes, tarière, houe, brouettes…) et les semences (plus de 100kg de semences de maïs, plus de 7 000 rejetons de banane-plantain, plus 40 000 boutures de manioc, etc.) selon les besoins exprimés et validés par les experts du projet.

Les superficies déclarées ont facilité la mise à disposition des fonds pour nettoyage et des appuis financier pour le planting a également été mis à la disposition des groupes de productrices.

Livraison  groupe de la SOFRAAF “Femmes dynamiques de Kombeng” de petit matériel agricole, de semences et de boutures de manioc

Fournir une analyse narrative de chaque thème transversal (p. ex., égalité des genres, environnement et changements climatiques), qui décrit les principaux enjeux, les progrès en vue d’atteindre les résultats et les activités effectuées.

 La zone projet est une zone à connotation traditionnelle. En effet, on observe une idéologie patriarcale fortement ancrée dans la société et les familles. L’homme est le chef de la famille et décide de tout. Il est le garant des biens et ressources. Il a le pouvoir de décision sur tout au détriment de la gente féminine.

Tenant en compte cette réalité, le projet a prévue des actions spécifiques afin d’améliorer la condition de la femme. La majorité de ces actions est prévu pour l’année 3 du projet. Toutefois, Afrique Future, dans le processus de recrutement de l’équipe projet, a mis en avant l’égalité de genre en recrutant équitablement les agents de développement (2 femmes et 2 hommes). Cet acte permet déjà l’introduction d’une telle réalité et de prêcher par l’exemple. Plus encore, dans la mise en œuvre du projet, les indigents et les personnes âgées sont prioritaires dans les appuis et actions apportés. Nous constatons également une implication des hommes de certaines zones dans les activités des femmes.

Concernant les droits des femmes au foncier, c’est une situation récurrente dans la zone projet et pourrait s’avérer être un risque pour la faisabilité du projet. Les terres mises à disposition pour exploitation appartiennent majoritairement aux hommes. Les femmes exceptionnellement propriétaires ont soit acheté, soit fortuitement hérité de leur conjoint. Afin de poser des garde-fous pour l’atteinte des objectifs, nous avons entrepris de faire signer aux propriétaires des terres mises à disposition une attestation de mise à disponibilité irrévocable de sa parcelle pour exploitation par les groupes. Nous encourageons également les femmes à acquérir des terres afin de pouvoir être autonomes.

Les observations pour les facteurs environnementaux dans les localités sont quasiment pareil (chaleur élevée, retard des pluies…), ceci a influencé considérablement les dates de semis accusant ainsi un retard considérable mais peu préjudiciable grâce à l’accompagnement mis à disposition.

Nous avons tout de même veillé dans le processus d’accompagnement à militer pour la mise en place des systèmes de cultures durables, à sensibiliser les bénéficiaires sur les risques du déboisement intensif en s’appuyant sur les fortes chaleurs et les retards de pluies qui sont également observés dans la zone. Nous préconisions également dans leurs systèmes de culture, l’association des cultures avec l’optique de protéger le sol et d’encourager le principe d’apport mutuel entre les cultures.

Des conseils sont également apportés sur la gestion des déchets, d’ailleurs des formations sont prévues en ce sens (compostage, recyclage…).

Des formations sur la fabrication des intrants biologiques sont également prévues, et devraient débuter d’ici les premiers mois de l’année 2 du projet.

Notons que les conseils sont également apportés dans la gestion des terres afin de minimiser au maximum l’effet des activités agropastorales sur les sols, les ressources en eau et l’environnement global.

Remise des facteurs de production au groupe SOFRAAF “Femmes Volontaires d’ESEKA”