LA VIE COMME ELLE VA ….
A L’HOPITAL D’EMANA
LA VIE COMME ELLE VA ….
A L’HOPITAL D’EMANA, service maternité
LA VIE COMME ELLE VA …. A L’HOPITAL D’EMANA, service maternité, juillet 2021
Une jeune femme est venue accoucher à 32 semaines de grossesse d’un bébé d’un 1 k.700.
Notre générateur d’électricité était en réparation et le service de néonatologie était momentanément fermé.
Les coupures de courant sont extrêmement fréquentes, nous pouvons en subir plusieurs à dix minutes d’intervalles ce qui endommage finalement les installations…
Il est proposé à la maman un transfert dans un autre hôpital.
Les membres de la famille dont le père de l’enfant habituellement présents disparaissent alors abandonnant à nos services la mère et l’enfant.
Depuis le 16 août, des moyens traditionnels (bouillottes, eau chaude dans des bouteilles d’eau minérale) tiennent en vie le bébé qui évolue favorablement. Nous nourrissons la maman afin qu’elle nourrisse son enfant, en espérant que le papa se manifeste à nouveau mais voici que la maman disparaît, laissant le bébé à l’hôpital. La grand-mère est arrivée subitement le 8 septembre, elle a récupéré l’enfant et elle a remis une somme minime d’argent. Notre personnel se réjouit de l’issue qu’il considère favorable de cette histoire.
Le 19 juillet 2021, une femme est transférée de l’hôpital de la Cité Verte à notre structure à 28 semaines d’aménorrhée. Elle accouche d’un enfant prématuré que nous confions au service de néonatalogie et la maman vient le nourrir quotidiennement. Malgré les soins attentifs de notre personnel, le bébé meurt le 7 août au soir.
Le lendemain matin, après avoir pleuré la mort de son bébé, la femme déclare au personnel qu’elle ne porterait pas seule le corps de son enfant et qu’elle s’en allait chercher le père. Le petit corps a été installé dans l’espace mortuaire en attendant la venue des parents mais à 19 h. personne n’était arrivé malgré les engagements téléphoniques pris dans la journée.
A 20h. la gendarmerie est appelée, elle viendra à 23 h. et autorisera la mise du corps dans la morgue.
La maman réapparaît deux jours plus tard afin de récupérer les effets du bébé et certaine de ce que le père avait récupéré et enterré son enfant … Il n’en était évidemment rien et la maman a fini par emporter le petit cadavre.
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Deux « histoires » qui naissent de la misère et qui s’y rejoignent dans la désespérance du quotidien sinon dans la mort immédiate.
Cependant, des fleurs surgissent par les fentes inattendues d’un chemin cimenté et des rencontres apparemment fortuites participent à construire un monde différent.
Ouvrons nos cœurs et nos bras !!